Cap à l’est
pour le Canot Club

La Chambre, Les Ebihen,
Saint Suliac, Le Chatelier, Solidor, ...

Le responsable de la croisière au Canot Club, Jacques Fouillard, avait proposé les Scilly pour la croisière annuelle. Mais la météo défavorable nous a incité à changer de destination et donc de cap.

4 bateaux s’étaient déclarés partants : La petite Janou, qui avait pris un peu d’avance, Loargann, Hasta Buhan, et Outremer, à nos amis belges Pierre et Monique (et oui, le Canot Club fait à l’international !) qui, retenu par des travaux, nous a rejoint sur le retour.

Départ de la baie le samedi sous le soleil. En clin d’œil au sympathique spectacle des cerfs- volants au dessus de la Pointe de Primel, nous avons nous aussi hissé les spis devant la Pointe , en route directe pour les Héaux de Bréhat ou la mer s’est avérée comme souvent houleuse. Mouillage le soir à la chambre, cadre paradisiaque pour un premier repas en commun, merci à Hervé pour les traditionnelles « patates au lard ».

Le lendemain, même tarif, sous spi en route directe pour les Ebihen, toujours le soleil et une mer bien assagie. Devant le Cap Fréhel, inquiets du résultat de France/Irlande, nous avons fait le vœu de nous baigner aux Ebihen si la France gagnait ! Bravo les bleus et merci pour la baignade ! Mention spéciale à Jean Pierre, de La petite Janou, qui a rejoint la plage à la nage du bateau, et retour !

Les Ebihen devant Saint Jacut, c’est un peu Callot devant Carantec, une île protégée, sauvage, accessible seulement à DSC00738marée basse. Pourquoi ça s’appelle les Ebihen ? Parce que -dixit Jacques- la première personne à débarquer sur l’île aurait dit : « Et bien, c’est beau ! »

Le lendemain, route sur le barrage de La Rance. Pilotage côtier devant Dinard et ses belles villas par le chenal du décollé, sous le soleil. Passage de l’écluse, entrée en Rance, sous génois pour rejoindre Saint Suliac. Visite de ce très joli village, vielles maisons, vieilles pierres, apéro à la terrasse du bistrot devant la rivière, bière belge et frites pour les équipages, de l’eau fraîche pour Yuli, le beau Labrador de Thierry et Claudine.

DinanMardi matin, après la grasse matinée, départ pour Dinan, il y a du vent d’ouest d’annoncé, cette croisière fluviale nous ira très bien. En quittant Saint Suliac, nous croisons et saluons Ewen, le fils de Réginald et Martine et responsable de l’école de voile locale, sur sa sécu au milieu d’une flottille d’optimists et d’enfants enthousiastes. Après s’être glissé sous les deux ponts du goulet St Hubert, pique-nique au mouillage devant Mordreux, en attendant que la mer monte. Le courant montant nous pousse tranquillement, la Rance est plus étroite et bordée de cabanes à carrelet sur pilotis, passage sous le pont SNCF et arrivée à l’écluse du Chatelier. Ensuite débute la Rance fluviale, niveau d’eau constant , bien balisée. C’est bucolique ! Parfois le barreur se laisse distraire par de jolies jeunes filles qui trottinent le long du chemin de halage, mais on ne donnera pas de nom ! Arrivée au ponton du port de Dinan, en fond de vallée, en contrebas des remparts. Il nous reste à rejoindre le centre ville par la rue du petit fort et la rue du Jerzual, la pente est forte mais les pavés et les maisons anciennes nous replongent deux siècles en arrière.

20160701_204624 Le soir, après l’apéro en compagnie de copains de Jacques dans le cockpit d’Hasta buhan, pizza en terrasse devant la rivière et le vieux pont. Au serveur qui s’extasie devant le calme de Yuli et évoque les difficultés qu’il rencontre avec son propre chien, Claudine R dira avec franchise et bienveillance : « Mais c’est vous qui avez un problème ! » S’en suit un débat cordial sur l’éducation des chiens…et de leurs propriétaires.

Le lendemain, shopping, visites, douches. Descente de la rivière l’après-midi, le barrage hydroélectrique n’est franchissable que le soir. On patiente sur les bouées d’attente, l’occasion d’une belote disputée, lorsque Claudine R appelle  de Loargann: «  Mais qu’est ce que vous faites ? On est déjà dans l’écluse ! »

Mouillage sur les bouées indiquées par René Louis, l’ami de Jacques, près de son bateau, à Saint Servan, devant la tour Solidor.

Le jeudi, promenade : Cité d’Alet, les ports, l’intra muros, le Grand Bé, le fort national. Thierry nous fait partager son plaisir de visiter St Malo, une ville qui lui plaît particulièrement. Claudine G prend son bain quotidien au pied des remparts, elle est bien seule malgré les nombreux touristes.

L’après-midi, visite culturelle au mémorial 39/45 pour les uns, coucou à la famille pour Claudine et Philippe. Les petits enfants s’éclatent avec Yuli sur la petite plage de Solidor.

Vendredi, décision est prise de s’engager sur la route du retour. Après le bara gwen de l’aller, spi et soleil, il nous faudra bien avaler le bara du du retour, régime d’ouest bien installé. Les 30 premiers milles sont rapides avec du sud ouest et le courant du jusant. Nous croisons l’Hermione sous voiles qui fait route inverse, entre Fort La Latte et le cap Fréhel. Devant le grand pavillon tricolore à la poupe, notre captain’, pas en reste et un rien rebel, décide d’installer lui aussi à l’arrière, sur sa hampe en bois verni, un gwen ha du resplendissant. Non mais ! Les derniers milles sont plus pénibles, le vent est monté, et surtout pile dans l’axe. Nous nous abritons pour la nuit à Coat mer juste en aval de Lézardrieux. Encore un mouillage magique, avec de surcroit l’élégante Nébuleuse, un vieux gréément de Camaret comme voisin !

Le lendemain,  « comme d’hab » dans les ports, plein d’eau, courses et douche à Lézardrieux. Nous prenons L’apéro chez Gérard, le frère de Claudine R, et son épouse Nicole. Il travaille aux Phares et balises et détient la clef de tous les phares du quartier : Triagoz, Héaux de Bréhat, Roches Douvres…. Ca fait rêver !

Nous quittons la rivière du Trieux en fin de journée, désireux d’éviter le grand tour des Héaux, ou la mer est souvent tordue, pour rejoindre la rivière de Tréguier (ou Jaudy) par le passage de La Gaine. Mais, Loguivy et le phare de la Croix derrière nous, on voit déjà que la mer est blanche et déferle du coté des Héaux. Nous entendons sur la VHF les marins de la Solitaire du Figaro qui prennent le départ de l’étape au même moment à Paimpol. Nous on fait demi- tour. Nuit à Coat mer.

Le lendemain, à Lézardrieux, même topo. Au choix, lecture, sieste, bain, bricolage pour nos skippers avertis, et visite de la maison de vacances de Georges Brassens (Celui qui a écrit « Les copains d’abord »). Claudine R, qui exerce le beau métier de « Gwrac’h an holen », ou « sorcière du sel », c'est-à-dire sage –femme, travaille le lundi et comprend qu’elle ne sera pas en temps et en heure à Morlaix. Elle quitte donc le bord. En fin de journée, à pleine mer, rebelote par le passage de La Gaine, la mer s’est calmée. Au delà du sillon de Talbert, le phare des Héaux est majestueux, cerné par sa couronne de rochers. Nous retrouvons Outremer à l’embouchure du Jaudy. A couple, merci à eux pour le vin blanc d’Alsace. Retour à bord, Jacques allume la Télé (qu’est ce que vous croyez, il y a tout le confort moderne à bord !). La France mène 5 à 1 devant L’Islande ! Bonne nuit !

Réveil sportif et matinal : Ah, la Bretagne nord ! Un peu d’eau sous la quille plus le marnage, c’est 45 mètres de mouillage qu’il faut ramener à bord. On s’y met à trois, en cadence. Ne manque que le chant à virer ! Nous profitons de la pleine mer pour « embouquer » le chenal de Plougrescant, à terre de l’île Loaven et de l’île d’Her, ceci pour gagner quelques milles sur la route, mais aussi pour le plaisir d’une navigation au cordeau dans les cailloux : Un œil sur le plan d’eau, superbe, un œil sur la carto, un œil sur le sondeur. A nouveau en pleine mer, l’absence de vent nous contraint à utiliser «  la risée Yanmar » jusqu’en Baie de Morlaix. Pique-nique devant Térénez, en attendant le flot du retour au port.

Merci à Thierry Troadec et Jacques Fouillard, qui ont rendu possible cette belle navigation. Prochaine sortie du Canot Club : Ploumanach les 3 et 4 septembre.